Nés au Japon au cours du VIIIe siècle, les mangas ont évolué depuis pour aboutir à la version que l’on connaît aujourd’hui : des bandes dessinées qui se lisent de droite à gauche, le plus souvent en noir et blanc à cause du rythme soutenu de parution des chapitres (hebdomadaire pour les plus populaires).
À chacun son manga
Le manga occupe une telle place dans la société nippone que chaque lecteur peut trouver chaussure à son pied.
L’offre est si importante que les éditeurs utilisent différents systèmes de classement des œuvres. Le premier se fait sur critère démographique. Ainsi, on trouve : les kodomo pour les enfants, les shōnen pour les jeunes garçons, les shōjo pour les jeunes filles, les seinen pour les jeunes hommes, les josei pour les jeunes femmes et les seijin pour les adultes plus âgés, indifféremment du genre. Bien entendu, il n’est pas rare qu’un manga vise plusieurs publics.
D’autres dénominations existent, notamment pour définir le genre de tel ou tel manga. C’est le cas des gekiga, mangas dramatiques des années 1960-1970, et des nekketsu, récits initiatiques et genre le plus populaire en Occident.
Enfin, différents genres sont exclusivement réservés aux adultes : les hentai (genre érotico-pornographique), les yaoi (centrés sur les relations gays) et les yuri (axés sur les relations lesbiennes).
Les Français de plus en plus séduits
Sur le premier semestre 2022, les ventes de mangas ont augmenté de 168 % par rapport à 2019 (selon le cabinet spécialisé GfK). Cette forte croissance place l’Hexagone en deuxième position dans la liste des pays consommant le plus de ces bandes dessinées nippones, juste derrière le Japon, berceau du phénomène.
La tendance est principalement due aux shōnen nekketsu, des mangas initiatiques destinés, à l’origine, aux jeunes garçons, qui vont évoluer en même temps que le lectorat.
Parmi les plus connus, se trouve One Piece, déjà écoulé à plus de 500 millions d’exemplaires dans le monde, faisant de l’œuvre de son créateur, Eiichiro Oda, la bande dessinée la plus vendue derrière Superman. Dans le même style, on peut également citer Naruto de Masashi Kishimoto et Bleach de Tite Kubo. Ces trois œuvres forment les « Big Three », c’est-à-dire les trois mangas les plus populaires de l’âge d’or de leur publication, dans les années 2000.

Petit éventail des mangas à connaître
Pour celles et ceux qui ne seraient pas (encore) conquis par le genre, il existe forcément un manga qui vous plaira.

1 - One Piece
de Eiichiro Oda (Shōnen)
Un jeune garçon décide de réaliser son rêve de devenir roi des pirates. Il part à l’aventure, recrute un équipage et ne laissera personne lui barrer la route.
2 - Nodame Cantabile
de Tomoko Ninomiya (Josei)
Une étudiante en piano et son voisin, deux personnages aux caractères opposés, vont néanmoins se rapprocher et former un merveilleux duo de pianistes.
3 - The Red Rat in Hollywood
de Osamu Yamamoto (Seinen)
L’histoire vraie des Dix d’Hollywood, grands noms du cinéma qui furent suspectés d’actes anti-américains en pleine guerre froide.
4 - Pet Shop of Horrors
de Matsuri Akino (Josei)
À Chinatown, le propriétaire d’une mystérieuse animalerie prétend livrer de l’amour à ses clients à travers ses créatures amicales et fantastiques. Un jour, une enquête est ouverte sur la boutique suite à d’innombrables crimes.
5 - Spirale
de Junji Itō (Seinen)
Une suite de récits courts autour de Kirie, de retour dans son village d’enfance. Entre folie des personnages, ambiance pesante et malsaine, et gore extrême, il s’agit là d’un classique de l’horreur japonaise.
6 - Chi, une vie de chat
de Konami Kanata (Kodomo)
Un petit chat est recueilli par une famille. Le lecteur le suit dans les moments marquants de sa vie : première rencontre avec une voiture, découverte du goût des croquettes…